Les syndicats ne sont pas bienvenus au « Logementsdësch »

Ce jeudi, le « Logementsdësch », une table ronde sur la crise du logement s’est tenue à huis clos au château de Senningen. Parmi les invités du gouvernement ne figuraient pas seulement des représentants du secteur de la construction et de l’artisanat.

À côté du Syndicat des Villes et Communes luxembourgeoises (Syvicol) et de l’Association des banques et banquiers Luxembourg (ABBL), l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) a également pris part à cette réunion. Pas moins de sept (!) ministres – soit près de la moitié de l’ensemble du gouvernement – ont assisté à la table ronde. Cela montre la grande importance que les décideurs politiques accordent à cette table ronde.

Par contre, la participation des représentants des travailleurs n’a pas été souhaitée. Face à un sujet aussi important qui concerne tout le monde, les trois syndicats représentatifs au niveau national, à savoir la CGFP, le LCGB et l’OGBL, ont fait part de leur étonnement sur les réseaux sociaux de ne pas être invités à la table des discussions.

Le Premier ministre avait récemment souligné dans une interview radio que l’objectif de la table ronde est d’analyser comment les mesures de construction de logements prévues dans l’accord de coalition peuvent être mises en œuvre. Cela ne peut évidemment pas se faire de manière isolée. Fin janvier, il a fait savoir que l’idée était de réunir toutes les parties prenantes (autorités publiques et opérateurs privés) pour établir un catalogue de mesures et un calendrier concret. Des groupes de travail seraient ensuite mis en place avant que les mesures ne soient présentées à la Chambre des Députés.

Dans sa déclaration gouvernementale, le Premier ministre avait souligné à plusieurs reprises que la coalition CSV-DP aborderait les futurs défis fidèlement au dialogue social. La pratique est malheureusement différente. Selon certaines informations, le chef du gouvernement aurait proposé que le président de l’UEL, Michel Reckinger, préside la délégation des acteurs privés pour le « secteur du logement ». En même temps, les trois principaux syndicats du pays, qui comptent plus de 155.000 membres, ont été exclus. Est-ce à cela que ressemble à un dialogue social sérieux ?

Des âmes sœurs qui se tiennent à eux-mêmes

Il n’y a pas si longtemps, les représentants des employeurs ne tarissaient pas d’éloges sur la coalition CSV-DP. A l’époque, cela laissait présager que le destin du pays serait dirigé par un « gouvernement pro-patronal ». Malheureusement, ces craintes se confirment désormais.

Au lieu d’impliquer tous les acteurs dans la lutte contre la crise du logement, le gouvernement semble préférer limiter ses échanges sur l’un des plus grands problèmes du Luxembourg à un cercle restreint d’acteurs qui sont sur la même longueur d’onde.

Pour préserver la crédibilité politique, la convocation d’une tripartite logement se serait imposé. « Nous demandons au gouvernement de nous informer au plus vite sur le contenu des discussions et de nous inviter au prochain rendez-vous », tel est l’appel commun lancé par la CGFP, le LCGB et l’OGBL aux responsables politiques.

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