Vague d’agressions dans le secteur bus : l’inacceptable insécurité galopante des chauffeurs et usagers !

Le LCGB se montre extrêmement inquiet et préoccupé, de la recrudescence exponentielle d’agressions envers les chauffeurs de bus. Depuis le seul début de l’année, près d’une quinzaine d’agressions ont été recensées. Tout ceci sans compter toutes les agressions non répertoriées et non relayées dans la presse.

Pour rappel, lors du dernier comité de pilotage sécurité dans les transports en commun en date du 24 novembre 2021, et face à un afflux toujours plus important de voyageurs depuis la gratuité des transports, le LCGB a revendiqué la mise en place urgente de cabines sécurisées, afin d’isoler les conducteurs pour empêcher tout risque d’agression. L’installation de ces cabines, débutera au mois de janvier 2023 pour s’étendre sur toute l’année. Le budget pour ces installations a été débloqué par le Gouvernement.

Bien que cette mesure précitée constitue un pas dans la bonne direction, elle ne suffit plus pour faire face aux vagues récentes d’agressions. Depuis des années, le LCGB a initié d’innombrables démarches, afin d’attirer l’attention du Gouvernement sur les problèmes d’insécurité. Dernièrement, le LCGB a insisté auprès du Gouvernement pour l’implémentation d’agents de sécurité privés sur les lignes sensibles, à certains jours et créneau horaire particulier de la semaine. Cette solution existe déjà dans le transport ferroviaire et a su faire la preuve de son efficacité depuis de nombreuses années.

De plus et au vu de la gravité des récentes agressions, le Luxembourg est visiblement confronté à une problématique beaucoup plus large relevant de la sécurité intérieure. La suppression de certaines courses sur des lignes sensibles décidées récemment par le Ministère de la Mobilité et des Travaux publics ne fait que contourner le problème, mais ne l’attaque pas à sa source. Cela ne revient ni plus ni moins qu’à soigner une plaie ouverte avec un simple pansement ! Finalement, cela pénalise surtout les usagers qui ont besoin du transport public et notamment ceux qui rentrent du travail à des heures tardives. Aujourd’hui, il ne suffit plus de protéger les conducteurs de bus en les confinant, mais il faut également garantir leur sécurité et celle des usagers.

Il faut absolument attaquer et traiter le problème à la source afin non seulement éviter l’escalade dans la gravité des faits, mais également pour empêcher une situation irrémédiable de se produire !

En effet, l’État est le garant de la sécurité dans les espaces publics, donc y compris dans les transports publics. À ce titre, il se doit de mettre tous les moyens en œuvre afin de préserver la sécurité intérieure. Pour les transports publics, cela vaut aussi bien dans l’autobus ou l’autocar, mais également à proximité des lieux de prises en charge (p.ex. les gares routières).

Puisque manifestement d’autres problèmes de sécurité intérieure s’ajoutent, comme le démontre p.ex. la multiplication d’agressions aux services d’urgence, et qu’il ne s’agit désormais d’un problème national, le LCGB revendique d’urgence la mise en œuvre des mesures suivantes dans le secteur des bus :

  • le renforcement des patrouilles de police dans les transports en commun ;
  • le cas échéant la création d’une unité spécialisée ;
  • l’implémentation d’agents de sécurité privés dans les autobus et autocars pour assurer la sécurité des chauffeurs et usagers à l’instar de ceux exerçant dans le secteur du transport ferroviaire ;
  • une formation continue du personnel roulant sur la gestion de conflit ;
  • l’obligation d’installer des films de protection sur les vitres des autobus.

 

Le LCGB tiens à rappeler également que l’Art. L.312-4 (4) du Code du Travail permet une forme de droit de retrait à un salarié qui, en cas de danger grave, immédiat et qui ne peut être évité, s’éloigne de son poste de travail ou d’une zone dangereuse, ne peut en subir aucun préjudice. La résiliation d’un contrat de travail effectué par un employeur en violation des dispositions du présent paragraphe serait abusive. Le LCGB s’interroge vivement sur la nécessité de réformer cet article afin de l’améliorer et l’adapter à la situation spécifique du secteur du transport de personnes.

Le LCGB a sollicité il y a quelques jours une entrevue urgente avec le Ministre de la Mobilité et le Ministre de la Sécurité intérieure, afin de remédier d’urgence à cette problématique, dans l’intérêt des chauffeurs professionnels et des usagers des lignes de bus.

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