Le LCGB, syndicat majoritaire dans le secteur transport au Grand-Duché, est une fois de plus très préoccupé des conditions de travail et salariales actuelles.
Tout d’abord, le LCGB est extrêmement inquiet de la recrudescence du nombre de dossiers en contentieux de chauffeurs suite à une rémunération incorrecte. Le LCGB déplore que nombreuses entreprises ne respectent ni les dispositions de la convention collective sectorielle ni le droit du travail, tout en grugeant ainsi intentionnellement les salariés sur leurs taux horaires, leurs temps de travail ou bien encore, sur les majorations et heures supplémentaires.
L’entrée en vigueur au 1er mai 2020 du règlement (CE) no 883/2004 du Parlement européen portant sur la coordination des systèmes de sécurité sociale a pourtant ouvert la porte à d’autres injustices. En effet, un salarié, qui exerce une partie substantielle de son activité (plus de 25 %) dans son pays de résidence, est soumis à la législation de celui-ci et doit y être affilié en matière de sécurité sociale. Si le salarié exerce pourtant moins de 25 % de son activité dans son pays de résidence et s’il n’est employé que par une seule entreprise, la législation applicable est celle du pays du siège social ou d’exploitation de l’employeur.
Cette disposition légale a amené certaines entreprises à forcer les chauffeurs de signer un avenant à leur contrat de travail pour appliquer la législation de leur pays de résidence et par conséquent les dispositions de la convention collective locale avec pour but de se soustraire de leurs obligations fiscales au Luxembourg. Le LCGB dénonce avec hargne cette manœuvre, qui vise malhonnêtement à contourner les obligations fiscales et qui dégrade de manière considérable les conditions salariales des chauffeurs. Si le salarié signe un tel d’avenant, son salaire pourrait être divisé de près de la moitié, puisque les pays limitrophes relèvent des conditions salariales beaucoup moins favorables que le Luxembourg.
Depuis le début de la crise sanitaire liée au COVID-19, la situation au sein du secteur du transport s’est encore aggravée suite à une intensification de besoins en volumes. Le LCGB est ainsi intervenu auprès du Groupement Transport (fédération des employeurs) quant à la sécurité et santé des chauffeurs. Le LCGB déplore dans ce contexte que les employeurs ont pris beaucoup trop de temps pour mettre à disposition les articles d’hygiène et de protection tant vital pour les salariés.
Comme l’activité du transport a été jugé comme essentielle à l’économie du pays à travers tout l’état de crise, le LCGB a au-delà revendiqué un geste de reconnaissance pour l’engagement des chauffeurs, qui ont notamment contribué de façon importante à maintenir le flux de marchandises et le ravitaillement du Grand-Duché. Le LCGB regrette toutefois que la Fédération des employeurs ait pourtant jugé une prime comme inappropriée car il est actuellement impossible pour les entreprises du secteur d’atteindre un seuil de rentabilité.
En conclusion, le LCGB exhorte la Fédération des employeurs de prendre toutes ses responsabilités pour se conformer scrupuleusement au droit du travail ainsi qu’à la convention collective sectorielle tout en reconnaissant le mérite des chauffeurs pendant la période de la crise sanitaire. Le LCGB continue également sa lutte pour renforcer et clarifier certains points de la convention collective sectorielle afin d’éviter toute ouverture à diverses interprétations et pour obtenir une juste reconnaissance du métier de chauffeur professionnel, qui relève de nombreuses contraintes pour les salariés.
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