Monsieur le Président,
La Grande Région est une réussite – quand bien même des difficultés considérables doivent être surmontées au cours de la situation actuelle. Dans le passé également, la voie menant à la Grande Région n’a pas toujours été simple, mais les efforts réalisés en valaient la peine !
Pour les partenaires économiques et sociaux représentés au sein du Comité Économique et Social de la Grande Région (CESGR), il est donc clair que c’est précisément maintenant que la Grande Région doit être développée encore davantage ! C’est pourquoi nous accordons un soutien de principe aux nombreuses initiatives visant à améliorer la coopération, par exemple entre les entreprises et le Conseil syndical interrégional, les maires des communautés frontalières et les associations européennes.
Depuis la création de la Grande Région il y a 25 ans, la vie pratique des habitants et des entreprises de cette région a clairement évolué de façon positive. Cela vaut pour tous les critères essentiels du CESGR, à savoir l’économie, le marché du travail, les transports et la santé, mais aussi pour les achats transfrontaliers, l’habitat ou encore la culture.
Beaucoup de choses vont aujourd’hui de soi dans la Grande Région – et sont de ce fait facilement ignorées. Il n’existe pas d’autre région en Europe où autant de personnes (plus de 240 000) franchissent quotidiennement les frontières nationales. Les progrès économiques et sociaux et le degré d’intégration atteint par la Grande Région elle-même et par rapport à d’autres régions frontalières sont impressionnants (comme le montre notamment l’indice de compétitivité régionale ou le tableau de bord social régulièrement établi par la Commission européenne). De nombreuses autres régions d’Europe regardent notre Grande Région avec respect.
Ce n’est pas un hasard si le lieu de naissance de l’élément fondamental du marché unique européen se trouve au cœur de la Grande Région : grâce aux Accords de Schengen, les personnes peuvent depuis 1995 franchir les frontières intérieures en tout point, sans être en principe contrôlées. Nous pouvons également en être fiers.
La situation actuelle, en considération de la semaine européenne et du 70è anniversaire de la déclaration Schuman, est très difficile dans la Grande Région du fait du coronavirus. Les difficultés sont notamment dues à la réintroduction des contrôles aux frontières ou de la fermeture de ces dernières, ces mesures ayant été insuffisamment communiquées ou même coordonnées au niveau transfrontalier. Cela ne se traduit pas que par de graves conséquences économiques et sociales : un ressentiment national que l’on pensait disparu depuis longtemps a même resurgi de façon sporadique.
Il convient d’y mettre un terme !
La Grande Région a désormais besoin d’un nouveau départ ! Le Comité Économique et Social de la Grande Région, en faisant partie de la société civile organisée, vous prie, Monsieur le Ministre-Président de la Sarre, de prendre dès maintenant l’initiative d’un tel nouveau départ, en votre qualité de Président du Sommet de la Grande Région. La devise actuelle du Sommet, « Faire avancer la Grande Région ensemble » est plus que jamais d’actualité ! Le Sommet de la Grande Région se doit ici de servir d’exemple.
Les partenaires économiques et sociaux du CESGR sont prêts à y apporter leur contribution. Un atelier intitulé « Coopération sur le marché du travail transfrontalier – Où en sommes-nous – et où allons-nous ? », que nous voulons organiser en octobre 2020 conjointement avec le GT Marché du travail du Sommet pourrait par exemple être une étape.
Seule une coopération transfrontalière renforcée nous permettra de surmonter ensemble la situation actuelle difficile. Pour commencer, chaque responsable politique actif au sein des gouvernements et des parlements de toutes les composantes régionales doit systématiquement tenir compte également des intérêts transfrontaliers au cours des étapes à venir. Cela signifie qu’ils doivent communiquer entre eux et prendre des décisions coordonnées au niveau transfrontalier.
Aucune composante régionale ne peut surmonter seule les problèmes actuels : cela ne peut être fait qu’ensemble, en tant que Grande Région ! Les outils existants tels que la Task Force Transfrontaliers 2.0, ou le prochain programme INTERREG VI, peuvent sans aucun doute être utilisés à cette fin. Nous disposons d’une infrastructure bien établie pour traiter les expériences actuelles et réaliser des améliorations pour l’avenir de la Grande Région.
Les partenaires économiques et sociaux de la Grande Région, réunis au sein du CESGR, proposent volontiers leur collaboration active.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos salutations distinguées.
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