Le LCGB tire un bilan mitigé de la reprise des travaux sur les chantiers depuis le 20 avril 2020. Si pour la plupart des entreprises le redémarrage n’a pas connu de difficultés, nombreuses restent les entreprises qui font primer les profits sur la protection de la santé et de la sécurité des salariés. Sans mêmes parler des entreprises de petite taille, qui à défaut de ressources, rencontrent de maints obstacles quant à la mise en place des mesures hygiéniques et protectrices.
Suite à de nombreuses rencontres sur les chantiers et interpellations de ses membres, le LCGB, en étroit contact avec ses délégués, a pu identifier certaines situations dangereuses et trouver des solutions avec les directions des entreprises concernées. Souvent les salariés ont, dans ce contexte, signalé un grand manque d’informations quant aux mesures à prendre ainsi qu’aux droits et obligations tant du côté patronal que salariale.
En conséquence, et comme il est d’une plus grande importance pour le salarié de connaître plus précisément toutes les mesures à prendre, le LCGB revendique une formation obligatoire et immédiate du délégué à la sécurité et à la santé ainsi que du travailleur désigné par l’IFSB (Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment). Cette mesure devra comprendre toutes les consignes et obligations liées aux mesures de protection COVID-19 ordonnées par les plus hautes instances sanitaires du pays et devra être accompagnée des heures de libération nécessaires, au-delà des accords conventionnels, au sein des entreprises à ce que le délégué à la sécurité ou le travailleur désigné puisse en informer tous les salariés.
Le coût lié à cette formation devra être assumé par les employeurs. Le LCGB insiste sur le fait que la santé n’a pas de prix, le profit ne peut en aucun cas primer sur la santé et la sécurité des travailleurs !
Le LCGB tient également à souligner qu’il juge le retour aux chantiers au 20 avril 2020 comme prématuré et précipité car bon nombre d’entreprises auraient eu besoin de plus de temps de préparation pour garantir un travail en toute sécurité. Le manque d’information et de formation couplé à un manque de ressources a ainsi créé de nombreuses situations inquiétantes. Pour le LCGB, il convient de souligner l’exemple de l’organisation de l’hygiène sur les chantiers. Même si les salariés sont équipés de désinfectant, gel et masques, le nettoyage des points d’hygiène comme les vestiaires et toilettes n’est pas garanti. Tout en rappelant que la responsabilité pour veiller à ce que les locaux, sols et surfaces de travail soient régulièrement nettoyés et désinfectés revient à l’employeur, nombreux salariés sont amenés à effectuer le nettoyage eux-mêmes sans pourtant être formés pour effectuer un tel nettoyage dans le respect de tous les règles pour prévenir la propagation de la pandémie.
Voilà pourquoi le LCGB relève l’importance du flux d’informations liées à la santé vers les salariés par voie des délégués à la sécurité ou du travailleur désigné. Des salariés mal informés concernant leurs droits et obligations risquent de mettre en péril la santé et la sécurité de leurs collaborateurs. Un salarié bien informé par contre disposerait des connaissances nécessaires pour sa protection, et le cas échéant, pour signaler toute anomalie, infraction auprès du délégué à la sécurité, qui à son tour, pourrait intervenir pour remédier à la situation et si nécessaire, également demander une intervention urgente de l’Inspection du Travail et des Mines (ITM).
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