Travail 4.0 – Conception sociale de la mutation
Pour les citoyens et salariés, la digitalisation de notre société et de notre travail ne peut aboutir à un résultat positif que si certaines conditions fondamentales sont remplies :
- la cassure digitale doit être comblée ;
- les incertitudes et craintes doivent être remédiées à l’aide d’une campagne informative complète et compréhensible pour tous ;
- les connaissances digitales de base doivent être transmises à tous les groupes d’âge.
En tant que syndicat, nous revendiquons un cadre, qui permet aux salariés de se développer à travers ce « nouveau monde » ainsi que des conditions de travail attractives. Le LCGB revendique par conséquent d’ancrer les mesures suivantes au niveau du droit du travail :
- le droit à la déconnexion digitale ;
- un cadre légal précis, qui évite des fausses indépendances ou la fragilisation de la sécurité sociale.
Le LCGB demande au-delà un renforcement de la protection des données des salariés :
- avec une interdiction explicite de surveiller les salariés pendant leur temps libre ou en dehors de l’environnement de travail ;
- des directives précises quant à la collecte, l’évaluation et la conservation des données digitales ;
- une utilisation plus restrictive de la vidéosurveillance.
Plus de flexibilité à travers l’ère digitale :
- par l’introduction légale des comptes épargne-temps pour le secteur privé ;
- par le droit au travail à temps partiel ;
- par l’élargissement des règles existantes en matière de sécurité sociale et de droit fiscal au niveau du télétravail ;
- par des modèles de travail à temps partiel et télétravail pour les salariés handicapés ;
- par des négociations collectives de nouveaux modèles de temps de travail ;
- par le renforcement du recours à l’horaire flexible et d’autres modèles de temps de travail atypiques ;
- par la cogestion des plans d’organisation de travail (POT) ;
- par la transition progressive de la vie active vers la retraite.
- Le travail digital exige une humanisation :
- par une conception ergonomique du poste et de l’environnement de travail ;
- par l’évaluation de tous les facteurs de risque, en particulier les facteurs de stress ;
- par l’élaboration d’outils de mesure de la charge de travail.
La formation continue doit tout particulièrement être promue à travers l’ère digitale :
- par le droit pour chaque salarié à une formation continue et l’obligation de l’employeur de dédier une certaine partie du temps de travail à la formation continue ;
- par l’adaptation de la formation continue à la digitalisation ;
- par de nouvelles formes de formation professionnelle continue, telles qu’un congé de formation payé.
La digitalisation relève également de nouveaux défis quant à la sauvegarde des existences des salariés. Le chômage résultant de crises conjoncturelles, de problèmes structurels ou des restructurations économiques peut être aggravé par la digitalisation et ses retombés.
Les salariés du secteur privé doivent avoir le droit de réduire ce risque :
- par une garantie universelle du maintien de leur employabilité ;
- par des structures telles que la cellule de reclassement afin de garantir le maintien au travail des salariés licenciés à l’aide de la formation continue requise.
Le nouveau Ministère pour la digitalisation doit prendre des décisions efficaces à travers les différents ressorts afin de garantir une rapidité pour les mesures entamées et une campagne d’informations effective.
La digitalisation relève non seulement des défis au niveau des salariés et entreprises, mais également au niveau des syndicats et leur fonctionnement. L’approche quant aux membres doit changer fondamentalement.
La digitalisation n’est plus une étude.
La digitalisation est une réalité. Voilà pourquoi nous agissons en conséquence.
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