Les organisations syndicales OGBL et LCGB ont pris connaissance d’un document présenté récemment par l’UEL, dans lequel l’organisation patronale plaide pour que les employeurs se retirent du financement des prestations en nature de l’assurance maladie. En contrepartie, l’UEL propose que les employeurs prennent intégralement en charge le financement des prestations en espèces. Cette proposition est motivée au prétexte que seules les prestations en espèces concerneraient directement les entreprises tandis que les prestations en nature seraient, elles, intimement liées à la politique de santé du gouvernement qui serait indépendante des intérêts et préoccupations des entreprises. Tout ceci est évidemment absurde et sans fondement.
Les organisations syndicales tiennent à rappeler que le système de sécurité sociale luxembourgeois est un système de cogestion tripartite entre l’État, les assurés et les employeurs ayant pour objet de répartir les charges tout en constitiuant une réserve. Une désolidarisation de la part des employeurs dans le cadre des prestations en nature de l’assurance maladie ne constituerait qu’un premier pas en vue de se défaire de leur responsabilité sociale ainsi que de leur obligation de cofinancement. A long terme, d’autres tentatives de leur part visant à se retirer d’autres branches des assurances sociales sont susceptibles d’aboutir à la suppression de l’ensemble du système de protection sociale luxembourgeois. Une telle approche est inacceptable pour les parties prenantes.
Les syndicats tiennent à préciser que l’assurance maladie se caractérise par deux catégories de prestations ― les prestations en nature et les prestations en espèces ― qui forment un tout indissociable et auxquels tant les employeurs que les assurés sont sujets de droits et d’obligations. De sorte, qu’il est absurde de prétendre que les entreprises ne sont directement concernées que par les prestations en espèces et non par les prestations en nature, tout comme il serait absurde d’affirmer que les assurés sont exclusivement concernés par les prestations en nature et non par les prestations en espèces. Par conséquent, une distinction de traitement du financement des deux catégories de prestations, comme le suggère l’UEL, est sans fondement.
Les organisations syndicales précitées critiquent également le fait que l’UEL, sans attendre leur prise de position, a profité entretemps pour divulguer sur la place publique ses propositions au sujet d’une réforme de la CNS. Les parties prenantes considèrent le modus operandi de l’UEL comme un bon exemple de «comment il ne faut pas faire» pour réanimer ou relancer le dialogue social entre partenaires sociaux.
Conclusion: profiter de la bonne situation financière de l’assurance maladie pour améliorer les prestations
Au lieu de démanteler insidieusement notre système de sécurité sociale par un désengagement des employeurs dans son financement, les parties prenantes proposent au vu de la bonne situation financière de l’assurance maladie de faire profiter les cotisants d’une amélioration des prestations de l’assurance maladie.
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