Directive sur le devoir de vigilance : L’OGBL et le LCGB dénoncent un vote qui fragilise les droits des travailleurs et normalise l’extrême droite

L’OGBL et le LCGB condamnent avec véhémence le fait que les eurodéputés du Parti populaire européen (PPE), et en particulier les deux députées luxembourgeoises du CSV, Isabel Wiseler-Lima et Martine Kemp, ont voté de concert avec l’extrême droite. Par leur attitude, ces responsables du PPE normalisent de facto la collaboration avec l’extrême droite, rendant ce groupe politique “fréquentable” pour un travail commun. Cet acte est totalement répréhensible et inadmissible puisqu’il risque de légitimer l’extrême droite aux yeux des électeurs et de la normaliser dans le spectre politique européen !

Les organisations syndicales luxembourgeoises OGBL et LCGB dénoncent le résultat du vote qui a eu lieu hier au Parlement européen sur le paquet Omnibus I, en particulier sur la directive relative au devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité. Adoptée en 2024, cette directive visait notamment à protéger les travailleurs et leurs droits tout au long des chaînes d’approvisionnement. Elle permettait aussi de lutter contre l’exploitation des travailleurs et les violations des droits humains, tout en responsabilisant les entreprises. Or, sous prétexte de vouloir renforcer la compétitivité et de simplifier les règles au sein de l’UE, cette directive pourtant prometteuse au départ, a été considérablement affaiblie, notamment sous l’impulsion du parti populaire européen (auquel appartient également le CSV), qui n’a pas hésité  à aller chercher le soutien de l’extrême droite au Parlement européen pour faire passer un texte, qui a largement été vidé de sa substance.  En réduisant notamment le champ d’application de la directive, le texte fait en sorte que seules quelques entreprises puissent désormais être tenues responsables lorsqu’elles enfreignent les droits des travailleurs, les droits humains ou les règles environnementales dans l’ensemble de leurs chaînes d’approvisionnement.

En d’autres termes, la directive a désormais été conçue de manière à simplifier la vie des employeurs et à les protéger, au détriment des travailleurs et de l’environnement. Le résultat du vote montre clairement que la situation dans l’UE est de plus en plus préoccupante. Il envoie également un signal alarmant pour l’avenir : les partis qui ont soutenu ce texte au Parlement ne représentent pas les intérêts des travailleurs, mais imposent des règles qui profitent aux employeurs ! Si aucune mesure n’est prise maintenant, cette tendance risque de devenir la norme.

L’OGBL et le LCGB dénoncent fermement les manœuvres politiques au Parlement européen, qu’ils considèrent comme du chantage politique. Les syndicats condamnent également l’attitude d’Isabel Wiseler-Lima et de Martine Kemp du CSV qui, malgré leurs tentatives de justification, ont également soutenu ce texte affaibli. De même, les deux organisations craignent que le comportement du CSV au Parlement européen ne devienne la norme au niveau de l’UE, mais aussi au Luxembourg et que le parti n’ait plus aucun scrupule à s’allier à des partis d’extrême droite à l’avenir.

Communiqué par le Secrétariat européen commun de l’OGBL et du LCGB le 14 novembre 2025.

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