Le 22 janvier 2025, l’OGBL et le LCGB ont signé, avec la délégation du personnel, un plan social avec la direction d’AlivePlus – une démarche extrêmement inhabituelle dans le secteur social et de la santé. Le licenciement collectif prévu, qui concerne principalement des salariés hautement qualifiés, met à nu une incohérence fondamentale : alors que les représentants des salariés ne cessent de déplorer une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, ce sont justement des collaborateurs bien formés qui sont poussés vers le chômage. Cette situation est un paradoxe dramatique.
AlivePlus gère à la fois un service de soins à domicile et un centre de jour pour les enfants ayant des besoins spécifiques et des troubles du comportement. L’ASBL est donc active dans un secteur entièrement financé par des fonds publics. Du point de vue de l’OGBL et du LCGB, il ne devrait donc pas y avoir de licenciements pour raisons économiques.
Les difficultés financières dont se plaint AlivePlus résultent d’un nombre de salariés disproportionné par rapport aux activités réelles. En même temps, des postes ont été créés sans contrepartie financière.
Après l’annonce d’AlivePlus de vouloir supprimer des postes de travail, l’OGBL a réagi de manière proactive et a demandé une réunion d’urgence auprès de la Confédération des prestataires de soins (COPAS) afin d’inciter les employeurs à prendre leurs responsabilités. Le plan initial de la direction, qui prévoyait le licenciement immédiat et sans indemnités de 19 salariés non finançables, a été réduit, grâce à l’intervention des syndicats, d’abord à 12, puis à 9 personnes au maximum – ainsi, l’intervention des syndicats a permis d’amortir le licenciement collectif et d’éviter le pire.
Entretemps, l’OGBL a également cherché à entrer en contact avec d’autres prestataires de services du secteur social afin d’assurer aux sept salariés concernés une transition en douceur vers de nouveaux postes de travail équivalents.
En plus de ces mesures, les syndicats et les représentants du personnel ont négocié une compensation financière pour les salariés concernés afin d’atténuer l’impact des licenciements involontaires. Outre les normes minimales fixées par le Code du travail, chaque salarié recevra ainsi une indemnité de départ équivalente à trois mois de salaire supplémentaires. Les salariés qui se trouvent dans les carrières inférieures pourront en outre bénéficier d’un budget de formation de 1000 euros par personne. En outre, l’OGBL, le LCGB et la délégation du personnel ont pu obtenir que les salariés concernés soient libérés immédiatement et avec l’intégralité de leur salaire pendant la période de licenciement, afin qu’ils puissent réintégrer le marché du travail sans délai.
Bien que l’OGBL et le LCGB aient réussi à réduire socialement les effets négatifs du licenciement collectif, il doit être clair qu’un pays comme le Luxembourg ne peut pas se permettre de mettre à la rue des professionnels du secteur de la santé et du social. La responsabilité en incombe aux différents employeurs, à leurs fédérations respectives et, au niveau national, aux décideurs politiques.
Par conséquent, les syndicats OGBL et LCGB demanderont des entretiens avec les ministères compétents afin d’éviter de tels événements.
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