Une mascarade participative : « Schwätz Mat! » n’a pas convaincu

Après la publication des résultats de la consultation publique en ligne « Schwätz Mat! », les syndicats nationalement représentatifs, LCGB et OGBL, constatent que le « vaste processus de consultation » du gouvernement était avant tout une opération de communication politique, plutôt que d’être une véritable démarche participative comme annoncée.

Avec seulement 2.000 contributions pour une population concernée d’environ 650.000 assurés, dont plus de 500.000 cotisants et plus de 150.000 bénéficiaires [1], cette consultation ne peut en aucun cas être considérée comme étant un succès. Le LCGB et l’OGBL estiment qu’une participation aussi faible, équivalente à seulement 0,3 % des personnes concernées, constitue même un échec manifeste.

Ensuite, pour une consultation qui n’a recueilli que 2 000 contributions, un coût rapporté d’environ 140.000 € semble difficilement justifiable. Mis en relation avec le nombre de réponses, cela correspond à une dépense d’environ 70 euros par contribution. Dans le contexte actuel, le LCGB et l’OGBL s’interrogent sur la pertinence d’une telle allocation des ressources publiques pour des résultats aussi modestes.

Par ailleurs, il faut souligner que parmi ces contributions, 734 réponses étaient identiques et portaient notamment sur des aspects de sauvegarde du système. Il est plus qu’étonnant que selon le rapport final publié par le ministère, ces contributions n’aient été considérées qu’une seule fois dans l’analyse qualitative, alors qu’elles ont été comptées individuellement dans le cadre des analyses quantitatives. En d’autres termes, ces voix individuelles ont été diluées dans des catégories globales, une démarche qui trahit l’esprit même de la consultation.

Quoi qu’il en soit, les deux syndicats constatent néanmoins que la grande majorité des personnes ayant participé à cette consultation souhaite maintenir le système actuel en préservant sa structure fondamentale et rejoigne largement les revendications syndicales. C’est pourquoi il est indispensable de créer à l’avenir des recettes supplémentaires dans l’avenir pour renforcer le système public et de le pérenniser ainsi pour tous.

Pour le LCGB et l’OGBL, il est clair que le seul objectif de « Schwätz mat! » était de donner l’illusion d’une participation publique tout en marginalisant les syndicats, en tant que partenaires sociaux. Pour les syndicats, cette stratégie était et est manifestement motivée par une volonté d’éviter une opposition trop forte face à un programme politique susceptible de détériorer les acquis sociaux.

« Schwätz Mat! » représente donc un coup raté, marqué par des coûts excessifs, une représentativité douteuse et une absence de véritable volonté de dialogue social.

Au vu de la « phase de dialogue » qui est censé démarrer maintenant, le LCGB et l’OGBL appellent le gouvernement à instaurer enfin un véritable dialogue social, impliquant étroitement les partenaires sociaux représentés au conseil d’administration de la caisse national d’assurance pension (CNAP), non seulement dans les discussions entre experts, mais surtout dans la phase la plus déterminante : celle de la recherche des pistes à suivre définitivement. En tant que partenaires sociaux, le LCGB et l’OGBL sont non seulement de véritables experts en la matière par leur rôle de gestionnaire de la CNAP, mais également les représentants légitimes de tous les assurés qui contribuent au financement de notre système de pension.

[1] Chiffres IGGS pour le régime général d’assurance pension (moyenne annuelle de 2023)

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