Lutte contre la pauvreté – Pas de courage pour sortir des sentiers battus : Le Gouvernement doit arrêter l’action au compte-gouttes

Au cours de la dernière décennie, le risque de pauvreté s’est constamment aggravé au Luxembourg. Au sein de l’Union européenne, le Luxembourg accuse désormais la hausse la plus importante du risque de pauvreté et se situe avec un taux de pauvreté de 18,3 % en-dessus de la moyenne européenne. Force est de constater que le Gouvernement a raté le coup pour venir à l’aide de ceux qui sont exposés le plus à la pauvreté : les travailleurs précaires, les familles monoparentales et les familles nombreuses.

Que ce soit en matière fiscale, dans le domaine de la politique familiale et sociale, il existe de nombreux exemples où le Gouvernement aurait pu réagir pour combattre les inégalités sociales croissantes, mais où la raison politique l’a finalement emporté sur le courage de sortir des sentiers battus.

En matière fiscale, la réforme de 2017 a certes introduit des allégements fiscaux pour les ménages, mais de nombreux problèmes restent de mise. A titre d’exemples, le barème fiscal ne suit pas l’évolution du coût de la vie, la classe d’impôt 1A pour les familles monoparentales subsiste toujours et le salarie social minimum reste toujours imposable, malgré le fait qu’il continue à se situer en-dessous du seuil de pauvreté.

En matière de prestations familiales, le Gouvernement reste depuis le 28 novembre 2014 en infraction avec l’engagement donné de mettre en place un mécanisme d’adaptation régulière des prestations. Certes, l’indexation des allocations familiales a entre-temps été annoncée pour le 1er janvier 2022, mais cette mesure à elle seule reste insuffisante par rapport aux pertes de plus de
25 % de valeur encourues depuis 2006. Aucune revalorisation des montants des prestations familiales n’a eu lieu depuis lors. Pire encore, les familles nombreuses ont subi depuis la réforme de 2016 des pertes au niveau de l’allocation de rentrée scolaire. Les nouveaux montants de l’allocation familiale à partir d’un 2e enfant né après 2016 sont tout au plus moins avantageux.

En matière de droit social et droit du travail, le Gouvernement peine finalement à fournir les remèdes aux problèmes existentiels tels que la limite des 78 semaines de maladie, les problèmes liés à l’incapacité et l’inaptitude de travail, les difficultés de trouver un emploi stable en reclassement professionnel, la durée d’indemnisation courte des périodes de chômage et le manque d’une protection plus forte contre les licenciements. A cela s’ajoute qu’aucune initiative gouvernementale n’a été prise à ce jour pour endiguer l’augmentation des relations de travail précaires (contrats à durée déterminée, travail intérimaire, faux indépendants, etc.).

Face à cet échec gouvernemental, le LCGB rappelle au Gouvernement les plus importantes de ses revendications, qui devraient être d’urgence mises en œuvre pour combattre le fléau de la pauvreté :

  • indexation automatique et immédiate de toutes les prestations familiales ;
  • revalorisation de minimum 20 € du montant mensuel des allocations familiales ;
  • adaptation automatique du barème d’imposition à l’inflation ;
  • exonération entière de tout revenu correspondant au salaire social minimum non-qualifié ;
  • abolition de la classe d’impôt 1A et attribution de la classe d’impôt 2 aux familles monoparentales avec une augmentation du crédit d’impôt monoparental ;
  • suppression de toute limite légale de maladie ;
  • introduction du droit de toute personne reclassement externe à une indemnisation ;
  • prolongation de la durée d’indemnisation du chômage à 24 mois.

 

Les faits montrent que ces revendications du LCGB sont plus que justifiées. Le Gouvernement se doit de réagir rapidement et de manière appropriée pour combattre les inégalités sociales et la pauvreté.

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