Editorial « Soziale Fortschrëtt » : Pandémie mondiale

L’année 2020 fut marquée par la pire crise depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une crise sanitaire sans pareille, conséquence directe de la pandémie du COVID-19, qui a profondément muté notre façon de vivre et de travailler. Les nouvelles règles d’hygiène, le port du masque et la distanciation sociale représentent un véritable choc culturel pour notre vie quotidienne.

Mais la partie est loin d’être jouée. Le rebondissement en début d’hiver des infections a obligé de remettre en place un confinement partiel et, au moment où ces lignes sont rédigées, il n’est pas clair si l’effet désiré est assez concluant pour permettre un allégement au moins partiel des mesures.

N’oublions pas que la réduction du nombre d’infections n’est pas une fin en soi, mais indispensable pour garantir le maintien de notre système de santé, qui risque actuellement d’être inondé par un nombre croissant de malades et dont la capacité et la résilience sont mises lourdement à l’épreuve.

N’oublions pas que le bilan des décès en relation avec une infection par le SARS-CoV-2 est extrêmement lourd, ayant dépassé le cap du nombre de 500 morts.

Inutile de rappeler que dans la situation actuelle, nous devons tous faire preuve de solidarité et de retenue afin de dresser chacun et chacune par notre action réfléchie et décidée un rempart contre la propagation du coronavirus. Les conséquences économiques et sociales n’ont pas tardé à se développer suite aux restrictions des libertés fondamentales décidées pour endiguer la poussée des infections. Afin d’éviter une crise sociale, différentes mesures ont été mises en place tout au long de l’année 2020 et ont ainsi permis de limiter la « casse ».

Pour y parvenir le gouvernement a choisi la solution au cas par cas. Des discussions au sein de la tripartie nationale ont été précédées par des réunions exceptionnelles du comité de conjoncture, les différentes institutions de la sécurité sociale, dont avant tout la CNS, ont contribué à l’effort national de contenir le développement de la crise économique et sociale.

« Le gouvernement et les partenaires sociaux ont ainsi réussi à mettre en place un chômage partiel spécifique à la crise sanitaire, un congé pour raisons familiales COVID-19, des aides étatiques considérables pour les entreprises en difficultés par l’arrêt ou le ralentissement des activités économiques ».

Toutes ces mesures ont été efficaces et ont permis d’éviter le rebondissement du chômage et la misère sociale.

Le dialogue social entre partenaires sociaux a pu être renoué avec succès. La négociation d’un nouvel accord sur le télétravail en est la preuve tangible.

Le tableau sanitaire, économique et social qui se dresse en début de cette nouvelle année 2021 doit toutefois être analysé de façon différenciée.

La crise sanitaire est loin d’être terminée et des efforts considérables seront encore nécessaires avant qu’un dénouement ne puisse être envisagé. Mais l’espoir est permis avec l’arrivée du premier vaccin fin 2020. Nous disposons aujourd’hui d’une « arme » efficace pour mettre définitivement hors-jeu le virus et ses conséquences néfastes pour notre santé.

Pourtant, nous n’avons pas encore surmonté les répercussions économiques et sociales.

La distribution du vaccin nécessitera du temps et d’ici-là, les mesures de confinement et, en conséquence, les disruptions de l’économie nous accompagneront encore pour une bonne partie de l’année 2021.

Les différentes mesures d’aide à l’exemple du chômage partiel devront donc sans nul doute être prolongées encore pour une certaine période.

Le gouvernement devra prendre sa responsabilité et veiller à une démarche tripartite mieux structurée et plus transparente.

Notre modèle social repose en bonne partie sur la crédibilité de ses partenaires et sur une confiance mutuelle afin de trouver les moyens nécessaires pour préserver les emplois et existences des salariés et leurs familles.

Dans cet ordre d’idées, la prise de position récente de l’UEL dirigée contre une réunion tripartite nationale est totalement incompréhensible.

Si la position patronale se résumait à l’avenir à choisir « à la carte » ce qui leur convient et de refuser toute responsabilité pour un engagement national, notre modèle de dialogue social serait voué à l’échec.

Dès le début de la crise sanitaire, le LCGB a défendu deux axes prioritaires :

  • la protection de la santé des salariés et de leurs familles par des règles de sécurité claires et précises permettant une organisation du travail adéquate face aux risques d’infections ;
  • la sauvegarde des existences des salariés et de leurs familles, notamment par le maintien de leur pouvoir d’achat et de leur emploi.

 

« Le LCGB s’est engagé à tous les niveaux du dialogue social. Il a notamment contribué à la négociation de toutes les différentes mesures et accueille très favorablement les différentes aides étatiques aux entreprises en difficultés ».

Sous la responsabilité et avec la participation du LCGB, bon nombre de plans de maintien de l’emploi ont pu être négociés.

En l’occurrence, je voudrais citer la sidérurgie et la société Luxair. L’’engagement et l’argumentation du LCGB ont permis, par le biais de la Cellule de Reclassement et de la préretraite, d’éviter des licenciements et de sauvegarder l’existence des salariés en sureffectif au sein de ces deux entreprises phares de notre économie.

Le LCGB s’est engagé dans les discussions et négociations au niveau national et sectoriel tout comme sur le terrain dans les entreprises pour encadrer les salariés dans une période très difficile.

Nous revendiquons des employeurs aujourd’hui la même responsabilité et la même volonté au compromis et ceci à tous les niveaux.

Cette volonté au compromis est indispensable pour éviter une crise économique et sociale.

Cette volonté au compromis est également indispensable pour maintenir la paix sociale.

Notre économie a pu se développer, les crises successives ont pu être maitrisées grâce aux décisions de la tripartite nationale.

Les employeurs ne sont pas les « victimes » d’un système tripartite, mais sont au même titre que les salariés, les bénéficiaires des compromis formulés à trois.

 

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