Lors d’une entrevue constructive, le LCGB s’est échangé avec une délégation de l’Association Luxembourgeoise de Santé au Travail (ALSAT) sur la médecine du travail ainsi que les besoins actuels et futurs de la santé au travail. Les deux interlocuteurs partagent l’avis que la santé au travail doit sortir renforcée de la crise sanitaire.
Les défis auxquels les services de santé au travail se voient confrontés se multiplieront certes au cours des années à venir : mutation du monde du travail due à la digitalisation, augmentation des maladies psycho-sociales, approche prévention au travail et protection des personnes vulnérables au COVID-19. A cela s’ajoute la nécessité d’agir contre la pénurie actuelle de médecins du travail et les nombreuses questions qui se posent au niveau de l’organisation future de leur formation. Dans toutes ces questions le Gouvernement aura un rôle décisif à jouer afin de renforcer le rôle et les missions de la santé au travail.
Depuis des années déjà, le nombre de médecins ne suit plus la croissance de l’emploi et les délais d’attente pour un rendez-vous d’examen médical, notamment en cas d’embauche, deviennent de plus en plus longs. Pour y remédier, l’ALSAT préconise la mise en œuvre rapide des adaptations du Code du Travail soumises en 2018 par le Conseil Supérieur de la Santé et de la Sécurité au Travail au Ministre de la Santé. Comme la formation de médecins de travail luxembourgeois à l’étranger s’avère de plus en plus difficile, l’ALSAT demande en outre l’instauration d’un cursus d’une telle formation au sein de l’Université du Luxembourg. De son côté, le LCGB a souligné que le tableau des maladies professionnelles devrait être régulièrement mis à jour, notamment au vu des séquelles futures potentielles des salariés qui se sont infectés au COVID-19.
Le problème de l’inaptitude prononcée par le médecin du travail combinée avec une capacité de travail décidée par le contrôle médical de la sécurité sociale a également été abordé. Il s’agit d’un problème existentiel majeur pour lequel le LCGB milite depuis des années en faveur d’une solution puisque les personnes concernées n’ont droit à aucun revenu étant donné que son employeur ne lui verse plus de rémunération en l’absence de prestation de travail et la CNS ne lui paie pas des indemnités de maladie puisqu’il ne se trouve pas en possession d’un certificat de maladie. Les représentants de l’ALSAT espèrent que la réforme du reclassement qui entrera en vigueur le 1er novembre 2020 pourrait remédier à cette situation puisqu’elle élargit les attributions de la médecine du travail dans ce domaine.
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