A l’occasion d’un congrès syndical en date du 14 octobre 2017, 200 délégués du LCGB ont adopté le programme d’action et une résolution en vue de la préparation des élections sociales de 2019.
En tout premier lieu, la résolution adoptée dénonce le fossé se creusant entre la fonction publique et le secteur privé. Que ce soit au niveau du risque de la maladie ou du chômage, les salariés du secteur privé sont cruellement laissés en défaut par la politique gouvernementale actuelle.
Pour le LCGB, il est inacceptable et inconcevable que le secteur générant la richesse économique du Grand-Duché reste tributaire de décisions arbitraires, qui mettent en péril l’existence de ces salariés face aux risques essentiels de leurs parcours professionnels.
Le LCGB dénonce aujourd’hui les procédures incohérentes et inhumaines en cas d’incapacité de travail et de réinsertion professionnelle (reclassement). Nous réfutons le principe de la guillotine des 52 semaines de maladie. Finalement, nous refusons toute dégradation supplémentaire des congés extraordinaires sous le couvert d’un accord inexistant entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Le LCGB revendique l’application stricte du principe de l’égalité de traitement afin de garantir une cohésion sociale indispensable au développement durable de notre économie. Notre cohésion sociale ne peut pas se limiter aux frontières géographiques du Luxembourg mais doit prendre en compte les besoins et aspirations essentiels des 180.000 frontaliers, qui croisent chaque jour nos frontières pour contribuer ensemble avec les résidents au développement économique de notre pays.
L’inégalité de traitement des contribuables mariés résidents et non-résidents à partir du 1er janvier 2018 est un exemple flagrant d’une politique erronée, qui semble avoir perdu sa « boussole sociale ».
Cette politique nuit non seulement à l’image de notre pays mais également au développement économique indispensable pour maintenir notre système d’assurance sociale, c.à.d. le régime des pensions, les prestations de la CNS et d’une façon générale, le train de vie auquel nous semblons aujourd’hui accoutumés.
Si le Luxembourg perd en attractivité pour attirer la main d’œuvre de la région limitrophe, une croissance économique telle que nous la vivons actuellement deviendra impossible.
La deuxième partie du conseil syndical fut dévouée aux engagements du LCGB quant à la digitalisation. Pour faire face aux multiples défis liés aux évolutions technologiques et pour renforcer les droits des salariés dans un monde du travail en pleine mutation, il est indispensable de définir une politique sociale répondant aux besoins des salariés et aux enjeux qui nous attendent.
Le LCGB s’engage à tout mettre en œuvre pour adapter le droit du travail aux nouvelles technologies et clarifier les responsabilités et obligations de l’employeur dans ce cadre. Nous devons lutter contre les faux-indépendants, qui plongent les salariés dans des sous-statuts et nous devons réfléchir au développement de nouvelles formes de financement de la sécurité sociale.
Il est indispensable de protéger la vie privée des salariés, que ce soit au niveau de la surveillance dans ou en dehors des heures de travail, au niveau de l’utilisation des données personnelles ou l’instauration d’un droit à la déconnexion.
La digitalisation devra permettre une meilleure adaptation du temps de travail aux besoins et aspirations des salariés. Elle devra créer une plus grande flexibilité dans l’intérêt du salarié grâce à l’accès au travail à temps partiel, au télétravail, à la mise en place d’horaires mobiles et à la création de nouveaux modèles de réduction du temps de travail, dont notamment les comptes épargne-temps.
Le LCGB revendique un aménagement humain du travail, que ce soit par le biais de la protection de la sécurité et de la santé des salariés par la prévention d’accidents, l’aménagement ergonomique des lieux de travail ou la mise en place d’un cadre légal de lutte contre le harcèlement moral et de protection contre les risques psycho-sociaux.
Le LCGB s’engage à tout mettre en œuvre pour le renforcement des protections contre le licenciement, pour le renforcement des droits des salariés en cas de licenciement collectif ou en cas de faillite de l’entreprise et finalement pour l’introduction de mesures de sauvegarde des existences notamment au travers d’actions visant à garantir l’employabilité des salariés, pour mettre en place des structures de gestion des sureffectifs, pour prévoir de meilleures conditions d’indemnisation en cas de chômage ou de bénéfice de l’aide au réemploi, pour mieux protéger les salariés en reclassement professionnel ou encore pour renforcer l’économie sociale et solidaire.
Face à ces nombreux défis, le LCGB a donc défini une politique claire et s’engage, au travers du conseil syndical du 14 octobre 2017, à mener son action sans relâche et dans le strict intérêt des salariés du secteur privé.
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