En prévision des négociations pour le renouvellement de la convention collective (CCT) des salariés de banques qui débuteront en automne, le LCGB-SESF a organisé, du 15 mai au 15 juillet, une enquête relative aux conditions de travail et salariales dans le secteur financier.
Sans exposer l’ensemble de ses revendications, qui seront encore discutées avec les autres syndicats en vue de déboucher sur un catalogue commun, le LCGB-SESF a pu constater que les résultats de l’enquête ont largement confirmé les priorités qu’il s’était fixées.
- Les salaires au centre des débats
Le mécontentement des salariés est grand en ce qui concerne l’absence d’évolution salariale durant ces dernières années et la façon dont fonctionne le système de rémunération actuel.
En effet, la dernière augmentation linéaire des salaires dans le cadre d’une CCT remonte à 2009. De plus, la dernière convention couvrant les années 2014 à 2016 a acté un gel des salaires pour 3 années. S’ajoute encore que le mécanisme d’avancement par un système basé principalement sur le mérite (jugé par beaucoup comme étant subjectif) ainsi que la faiblesse des garanties triennales jusqu’à un certain niveau provoquent beaucoup d’insatisfactions.
Le secteur financier se porte bien et les employés doivent récolter la reconnaissance qu’ils méritent. Pour le LCGB-SESF, la question des augmentations salariales ainsi que celle d’un système d’évolution salariale moins arbitraire seront plus que jamais au centre des négociations.
- Les métiers et les fonctions évoluent mais la convention collective reste figée.
Le système de classification de la CCT repose sur 6 groupes de fonctions qui ont une incidence directe sur la rémunération du salarié. Force est de constater que certains groupes ne sont quasi plus utilisés. Par ailleurs, de nombreux salariés sont exclus de la convention collective alors qu’ils ne sont pourtant pas des cadres supérieurs au sens de la loi. Enfin, la description des différents groupes et les fonctions citées en référence n’ont plus été actualisées depuis des lustres.
Pour le LCGB-SESF, un travail important devra être réalisé à ce niveau afin d’actualiser le système des classifications et afin de garantir, au travers de ce système, un dynamisme dans les carrières.
- Temps de travail : à comptabiliser correctement !
Le respect du temps de travail commence par une comptabilisation correcte ; ce qui n’est pas le cas au sein de tous les établissements. Un meilleur contrôle des heures prestées, des actions pour contrer les dépassements des durées maximales du temps de travail et un respect du droit aux récupérations sont nécessaires en vue d’une amélioration de la situation actuelle.
Le LCGB-SESF estime également que l’accès au temps partiel doit être amélioré et que certaines nouvelles formes d’horaires de travail (ex. horaires décalés) doivent être mieux encadrées.
- Emploi et employabilité : des avancées concrètes sont attendues
La question de la protection des emplois dans le secteur financier et celle de l’amélioration de l’employabilité des salariés du secteur resurgit lors de chaque ronde de négociations depuis la crise de 2008.
La dernière CCT a instauré, par exemple, le droit à un outplacement pour les salariés licenciés pour raisons économiques sans fixer toutefois un cadre précis. De même, elle a défini un budget minimal (1% de la masse salariale) à accorder à la formation professionnelle continue des salariés conventionnés mais sans obligation de faire la démonstration de l’utilisation de celui-ci pour renforcer leur employabilité.
Pour le LCGB-SESF, les prochaines négociations devront revenir sur certaines mesures afin de les rendre plus efficaces et en réexaminer d’autres comme la possibilité de bénéficier d’un congé sans solde ou encore la question de la gestion des âges dans les entreprises.
- Avancer sur les risques psycho-sociaux et la RSE
La mise en place d’une politique sectorielle de prévention des risques psycho-sociaux (stress au travail, burnout, …) restera également une priorité du LCGB-SESF pour le futur et ce, en l’absence d’une politique nationale à ce niveau.
Les partenaires sociaux ont pu démontrer par le passé leur capacité à trouver des accords sectoriels sur des thématiques importantes comme par exemple sur le harcèlement moral. La question de la prévention et de la prise en charge des risques psychosociaux devrait également pouvoir avancer via le dialogue social sectoriel.
Enfin, la question de la Responsabilité Sociale des Entreprises reste une priorité. Au-delà de l’exposition d’un trophée dans une vitrine, le LCGB-SESF insiste pour des mesures et des engagements très concrets en faveur des salariés à ce niveau.
Les revendications détaillées du LCGB-SESF seront présentées et discutées en septembre avec les autres syndicats en vue de déboucher sur un catalogue de revendications commun.
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