Eviter une inondation de chômeurs sur le marché de travail : Agir aujourd’hui pour trouver des solutions pour demain !

Les chiffres pour avril 2020 s’annoncent bien sombre : déjà plus de 20.000 chômeurs, une hausse du taux de chômage de 31,1% sur un an. Pourtant, sans le chômage partiel ce bilan sera encore beaucoup plus désastreux. A travers les dernières semaines, plus que 300.000 salaires ont été garantis par cette mesure vitale pour maintenir le pouvoir d’achat et d’éviter une inondation de chômeurs encore pire sur le marché du travail.

Le LCGB lance ainsi un vif appel au Gouvernement d’honorer sa déclaration que la lutte contre le chômage soit la priorité majeure et d’agir aujourd’hui pour trouver des solutions pour demain ! Pour le LCGB, il ne faut plus du temps important et de confronter à l’immédiat la réalité. La pandémie COVID-19 n’est pas encore maîtrisée, et non seulement l’économie et l’emploi mais également le budget d’Etat ainsi que système de sécurité social est en train de payer un lourd tribut.

Cette crise sanitaire a notamment relevé l’importance d’un système social efficace et d’une société basée sur les principes de la solidarité. Il est aujourd’hui plus crucial que jamais de renforcer la sauvegarde des existences des salariés, le pouvoir d’achat ainsi que les emplois. Afin de limiter les dégâts de cette crise et pour éviter une intensification de toute injustice sociale, le LCGB demande au Gouvernement de trouver des solutions solidaires et constructives ensemble avec les partenaires sociaux.

 

Chômage et chômage partiel

Si le LCGB salue le maintien de l’application généralisée du chômage partiel à travers tous les secteurs économiques jusqu’à la fin de l’année 2020, le LCGB revendique une amélioration générale de l’indemnité de chômage et l’indemnité de chômage partiel en garantissant que le montant correspond pendant toute la période d’indemnisation à 90 % de la dernière rémunération avec comme limite supérieure le plafond cotisable (5 fois le salaire social minimum).

 

Chômage partiel : Seuil minimal garanti

Le LCGB salue que le chômage partiel lié au COVID-19 garantit le paiement d’une indemnité brute minimale équivalent au salaire social minimum non-qualifié. Pour le LCGB, ce nouveau seuil minimal d’indemnisation ne doit non seulement être prolongé jusqu’à la fin de l’année mais doit être inscrit durablement dans la loi afin de permettre son application au-delà de l’état de crise.

 

Salaire social minimum

Depuis des années, le LCGB s’engage en faveur d’une revalorisation substantielle du salaire social minimum comme les bénéficiaires ont d’un mois à l’autre du mal à joindre les deux bouts. Le LCGB demande ainsi au Gouvernement de mettre en œuvre le plus rapidement possible une revalorisation du salaire social minimum général. 

 

Licenciements

Pour le LCGB, il est incompréhensible que le Gouvernement, qui déclare que la situation sur le marché de travail s’aggravera à travers les semaines à venir, permet que les entreprises bénéficiant des mesures d’aide ou de chômage partiel de licencier 25 % de leur personnel. Le LCGB n’accepte dans ce contexte aucun licenciement et revendique des mesures pour le maintien des emplois.

 

Organisation du travail – 60 heures / semaines

Avec un nombre croissant de demandeurs d’emplois, le LCGB demande le retrait immédiat de l’extension temporaire de la durée du travail journalier à 12 heures (60 heures hebdomadaires) afin de favoriser l’embauche de plus de chômeurs.

 

Cellule de reclassement

Le LCGB souligne à nouveau sa revendication pour la création de structures de gestion de sureffectifs comparables à la cellule de reclassement (CDR) de la sidérurgie dans d’autres secteurs économiques frappés de plein fouet par la crise sanitaire actuelle afin de permettre un encadrement des personnes victimes de licenciements.

 

Plans sociaux et faillites

En sachant que le risque d’éventuels plans sociaux ou faillites sont en train de se multiplier, le LCGB rappelle sa revendication d’un renforcement des droits des salariés, dont notamment l’ouverture du droit aux indemnités de chômage dès le jour de la faillite. Une adaptation du cadre légal s’avère primordiale pour la sauvegarde de l’existence des salariés des entreprises en faillite ou mettant en œuvre un plan social.

 

Véritable droit à la formation continue

Pour assouplir le nombre croissant de chômage, le LCGB revendique l’introduction immédiate d’un véritable droit à la formation continue, pour que les chômeurs soient en mesure d’acquérir les nouvelles compétences nécessaires pour permettre leur réintégration sur le marché du travail ou de se réorienter vers une autre profession moins touchée par les effets de la crise sanitaire.

 

Lutte contre le chômage de longue durée

La récente hausse extraordinaire du chômage est en plus accompagnée par un taux de chômeurs de longue durée (> 12 mois) élevé. Ainsi, le LCGB revendique entre autres la prolongation de la durée d’indemnisation à 24 mois avec une formation spécifique du chômeur pendant sa recherche d’emploi, le droit du demandeur d’emploi à une mesure d’insertion à l’échéance de la période ainsi qu’une diminution de la durée hebdomadaire de travail minimale à 10 heures pour ouvrir le droit à l’indemnité de chômage.

 

Départ progressif en retraite

Le LCGB revendique la création d’un droit de départ progressif en retraite dès l’âge de 57 ans en permettant au salarié d’être partiellement en retraite et partiellement encore actif sur le marché de travail, ce qui permet également la transmission du savoir-faire tout en garantissant une présence plus longue des salariés sur le marché de l’emploi. 

 

Aide au réemploi

Quant à l’aide au réemploi, qui pourrait s’avérer comme instrument important dans les mois à venir, le LCGB revendique l’abolition de toute condition d’âge, un droit à l’aide sans distinction entre le CDI et le CDD et sans condition de durée minimale du contrat de travail ainsi qu’une garantie légale d’un droit non-conditionné à l’aide au réemploi pendant 48 mois.

 

Sécurité sociale et politique fiscale

En ce qui concerne la gestion et le financement de l’assurance maladie-maternité, le LCGB exige des engagements sans équivoque des employeurs en faveur du financement tripartite de la sécurité sociale luxembourgeoise ainsi que des sources alternatives et complémentaires de financement dans le contexte de la digitalisation. Le LCGB rappelle finalement que la politique fiscale joue un rôle important pour éviter que cette crise crée davantage d’inégalités sociales et revendique une politique fiscale en faveur des ménages. Les répercussions de la crise économiques ne peuvent pas se faire sur le dos des salariés et le LCGB s’oppose ainsi à toute augmentation de la charge fiscale voire même l’introduction d’un impôt particulier lié à la crise.

 

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