ASTF et LCGB-SESF – Le cadre légal doit évoluer et intégrer la question des risques psychosociaux !

Ce mercredi 27 avril 2016, une délégation du LCGB-SESF a rencontré le Docteur Patrizia THIRY-CURZIETTI (Directrice générale de l’ASTF) et le Docteur Sandrine SCULFORT-TOMASINI (Directrice médicale de l’ASTF) afin d’avoir un échange de vues concernant la santé et la sécurité au travail dans le secteur financier.

La réunion a permis d’aborder quelques sujets importants, parmi lesquels : les risques sur le lieu de travail (risques psychosociaux et risques relatifs aux troubles musculo-squelettiques), la question des reclassements professionnels dans le secteur financier, les coopérations possibles avec les délégations du personnel ou encore la santé sur les lieux de travail.

Concernant les risques psychosociaux, les questions du burnout et du harcèlement moral ont été abordées d’une part sous l’angle des actions de prévention pouvant être mises en place au sein des entreprises (à l’attention des salariés comme du management) et, d’autre part, du soutien individuel pouvant être apporté par l’ASTF aux personnes confrontées à ces phénomènes. A ce niveau, l’importance de préparer au mieux le retour au travail a été soulignée : les salariés en incapacité de travail peuvent être reçus en consultation par le médecin du travail, le cas échéant pour une visite de reprise suivant un arrêt de maladie prolongé

Le constat a été fait, tant du côté du LCGB-SESF que du côté de l’ASTF, que pour réduire les risques pour les salariés en général et pour améliorer la santé et la situation de ceux qui sont en souffrance, le cadre légal – principalement le droit du travail – doit rapidement évoluer et intégrer la question des risques psychosociaux pour les salariés.

Au niveau de la réforme du reclassement professionnel, les conséquences des nouvelles dispositions pour les salariés dans le secteur financier ont été discutées. Le LCGB-SESF a souligné divers problèmes rencontrés à ce niveau dont notamment :

  • des cas de personnes en reclassement interne qui ont atteint ensuite la limite des 52 semaines de maladie (sur une période de référence de 104 semaines) provoquant la dissolution de leur contrat de travail et le chômage,
  • le fait que la médecine du travail n’a un pouvoir de saisine de la Commission mixte que pour des salariés qui sont occupés à des « postes à risques »,
  • le caractère tardif des saisines de la Commission mixte pour les salariés frontaliers qui atteignent 52 semaines de maladie ou encore
  • les difficultés rencontrées par les salariés en reclassement interne à temps partiel (par exemple à 50%) qui, après un réexamen auprès de la médecine du travail tel que prévu par la réforme, se retrouvent aptes à 100% mais pour lesquels l’employeur n’a pas d’obligation de réadapter le contrat de travail …

Les coopérations entre l’ASTF et les délégations du personnel ont également été abordées. La participation des représentants du personnel à certaines actions de prévention ou à la mise en place de formations est importante. L’ASTF propose en effet des formations en entreprise concernant le burnout, l’ergonomie, la nutrition, les troubles du sommeil, l’importance de l’activité physique, le sevrage tabagique, le harcèlement, la sophrologie, les premiers secours, l’utilisation du défibrillateur, la gestion des situations difficiles, la communication assertive, la santé des 45+ … Il en est de même au niveau des demandes individuelles d’aide ou de soutien qui pourraient être soumises aux délégués pas des salariés. Diverses possibilités d’accompagnement existent au niveau de l’ASTF et peuvent être proposées en toute confidentialité.

La question de la santé au travail a finalement été discutée au travers du thème de l’aménagement des lieux de travail et du choix des équipements de travail : le travail devant écran lumineux, le contrôle de la qualité de l’air, l’ergonomie des postes de travail, … restent des sujets où une intervention concrète de l’ASTF est possible.

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